Pygocentrus nattereri

Noms communs

Red-bellied piranha, red breasted piranha, red piranha, gold dust piranha, yellow king emperor piranha, ternetzi piranha, piranha rouge, Pygocentrus ternetzi, Serrasalmus nattereri.

Répartition

Pygocentrus nattereri est probablement l’espèce la plus répandue en Amérique du Sud : on la retrouve au Brésil (bas Amazone, Rio Xingu, Rio Madeira, Rio Negro, Rio Tapajos), au Pérou (haut Amazone), au Paraguay (Rio Paraguay et bas Rio Parana) et en Argentine (haut Rio Parana).

Historique

1860 : Référencé par Kner sous l’appellation Pygocentrus nattereri
1871 : Référencé par Gill sous l’appellation Pygocentrus altus
1908 : Référencé par Steindachner sous l’appellation Pygocentrus ternetzi

Biologie

piranha rouge juvénileLa livrée juvénile est caractéristique

Taille : 34cm maximum en captivité. Les spécimens arrivent rarement à cette taille en milieu naturel à cause de la prédation (caïman, ibis, homme…)

Poids : un peu moins de 4kg pour les spécimens records

Espérance de vie : +20ans

Morphologie :

Les clés de distinction du Pygocentrus nattereri (forme rouge et adulte) sont :

– Oeil (iris) argenté, pigmentation noire des extrémités hautes et basses.
– Gorge rouge
– Flancs aux reflets généralement “dorés”

pygocentrusnattereri5Certains spécimens sauvages ont les yeux claires

Juvénile, p. nattereri est entièrement tacheté. De forme plutôt allongée, il s’étant rapidement en hauteur en grandissant. La coloration rouge de l’oeil apparaît relativement tôt (entre 6 et 8cm).

Chez l’adulte, la coloration des flancs et de la gorge a tendance à perdre de son intensité. Chez les spécimens relativement âgés, le “front” est souvent surdimensionné.

pygocentrus_nattereriUne livrée rouge sang

Acheter des Pygocentrus nattereri

Il faut être très vigilant lors de l’achat de piranhas juvéniles. En effet, ils ressemblent à s’y méprendre avec des jeunes Piaractus brachypomus (pacu). Et derrière ce nom d’espèce, se cache un poisson qui peut atteindre 88cm pour 25kg ; il ne s’agit en aucun cas d’un poisson appartenant à la famille des piranhas et son régime alimentaire est essentiellement végétarien (mais il ne refuse pas les proies vivantes). Pour finir, les commerçants sont régulièrements livrés en pacus par leur fournisseurs alors qu’ils ont en réalité commandé des “piranhas rouges”… Sous les étiquettes “Serrasalmus nattereri”, “Pygocentrus nattereri”, “Piranha rouge”, etc. se cachent donc régulièrement des pacus !

Pygocentrus nattereri ternetzi. Variété jaune : Ternetzi

Voir ici comment différencier le piranha rouge du pacu

Les différentes formes

-Forme d’élevage / forme sauvage

Fortement reproduit en Asie et en Allemagne, p. nattereri est désormais disponible dans la plupart de nos animaleries. En revanche, en raison d’une importante consanguinité, les individus issus d’élevages intensifs ont énormément perdu de leurs couleurs et forme d’origine. Chez le spécimen sauvage, on observe ainsi une gueule plus développée et une coloration plus intense.

On note également une forte tendance à la “boulimie” chez certains individus issus d’élevage qui ne peuvent réguler leur appétit et éprouvent par la suite certaines difficultés à se mouvoir à l’âge adulte. Ils meurent en général prématurément.

Chez les spécimens d’élevage adultes, on observe régulièrement des colorations bien différentes : violet, gris, vert, jaune… Certains sont même totalement dépourvus de pigments colorés. Cela s’explique notamment par la nature de leur régime alimentaire et la qualité de l’eau dans laquelle ils ont évolués.

-Forme “ternetzi”

P. ternetzi (ou yellow nattereri) est la forme argentine du nattereri. Il se distingue principalement par une oeil “blanc” et une coloration jaune sur la gorge et les flancs. On notera également un front plus développé ainsi qu’une robe tendant au violet sur le haut du corps chez les spécimens adultes et subadultes.

-Forme “super red” ou “reticulated”:

Super red en packArrivage de super red

C’est une forme brésilienne du nattereri. Comme son nom l’indique, elle arbore des couleurs presque “irréelles” (qui disparaissent malheureusement avec l’âge).

tern2Le ternetzi a une gueule impressionnante

Mode de vie

Espèce très abondante en Amérique du Sud, on la retrouve en bancs de plusieurs centaines, voire milliers d’individus, et généralement en eaux calmes et “claires”.

Comme pour les autres espèces du genre Pygocentrus, c’est à la saison sèche que p. nattereri peut être dangereux pour l’homme. Regroupés en grand nombre dans dans des points d’eau asséchés, les premières attaques sont portées sur les plus faibles du groupe. A cette époque de l’année, tout ce qui entre en contact avec l’eau est une proie potentielle. C’est également à cette période qu’ils sont les plus vulnérables. Les eaux croupies venant à manquer cruellement en oxygène, les individus remontent régulièrement à la surface et sont ainsi à la merci des volatiles, caïmans et autres prédateurs également affamés.
P. nattereri est une espèce robuste qui s’adapte aisément aux changements d’environnement. Au Paraguay par exemple, il est connu pour supporter des hivers pendant lesquels la température de l’eau est inférieure à 5°C. Certaines populations vivent dans des eaux de 15°C la plupart de l’année et la majorité des P. nattereri se trouvent dans eaux entre 20 et 25°C.

Pygocentrus nattereri sauvageUn spécimen sauvage du Brésil

Croissance

Comme pour tous les Pygocentrus, la croissance du nattereri est extrêmement rapide. En 6 mois, un juvénile de 2/3cm peut facilement en atteindre 10! Il convient donc, dès leur achat, de prévoir un aquarium spacieux.
A deux ans environ, sa croissance ralenti fortement (1 à 2 cm par an).

Maintenance en aquarium

Il s’agit de l’une des espèces les plus facile à maintenir. Même s’il ne faut pas en abuser, elle est très tolérante et pardonne facilement des petites erreurs de maintenance.

Comportement :

Les cas de cannibalisme chez les juvéniles ne sont pas rares si certaines conditions ne sont pas respectées. Il convient donc de les nourrir en petite quantité, mais fréquemment (1 à 2 fois par jour). Adulte, le groupe a une hiérarchie interne que le chef se charge de faire respecter. Si les affrontements deviennent fréquents et que les blessures qui en découlent sont en augmentation, c’est le signe d’un problème de maintenance. Il faut donc revoir son installation ; Le volume est il suffisant ? Y a t’il assez de cachettes ? Sont ils assez nourris ? L’eau n’est elle pas trop polluée ?

Comme tous des piranhas du genre Pygocentrus, p. nattereri est souvent craintif en petit groupe. A partir de 5/ 6 individus, les poissons adultes deviennent moins craintifs. les spécimens sauvages sont en général plus stressés.

Volume requis :

Pour la maintenance d’un groupe d’adultes, il faut un 450L minimum pour 4/5 adultes, 600L étant une meilleure base pour 6 individus. Afin de déterminer la taille du banc, Il est d’usage de considérer que 100L brut par individu supplémentaire sont nécessaires.

renboule_photo9Un vieux spécimen de 8 ans et 32 cm

Agencement de l’aquarium :

Pygocentrus nattereri nage en pleine eau mais il apprécie les zones d’ombre pour s’y réfugier en cas de stress. Offrez-lui un nombre suffisant de cachettes et plantes flottantes etc. et évitez un éclairage trop intense.

Reproduction

La ponte est régulièrement obtenue chez des amateurs dans n’importe quel volume. Les premières reproductions peuvent se réaliser avec des spécimens de 1 an et demie, le record étant une reproduction à 8 mois. On sait qu’en milieu naturel, il y a deux grandes périodes de reproduction, avec la saison sèche et la saison des pluies. Les poissons prennent une coloration sombre, le mâle creuse alors une cuvette dans le sable et “cherche la femelle”. Les plantes sont souvent découpés en petits morceaux. Les poissons paradent et la femelle expulse les oeufs dans la cuvette, qui sera gardée par le mâle avant l’éclosion.

nattereri livrée reproductionLa robe devient sombre avant la reproduction

Pour simuler la reproduction, des apports d’eau fraîche et une modification de la pression atmosphérique (lors d’orages par exemple), semblent être pertinent. Des amateurs ont observés une autre situation : en faisant remonter brutalement la température de 20 c° à 30 C°, les poissons se sont reproduits. La reproduction est encore mal comprise aujourd’hui, bien que p.nattereri soit reproduit fréquemment et massivement pour le commerce aquariophile sans doute à l’aide d’hormones (république Tchèque, Hong-Kong).

Bibliographie / Webographie

Frank Magallanes (OPEFE), www.opefe.com
www.Piranhakeepers.com,
M.SCHLESER, David, Piranhas, a complete pet Owner’s manual (2nd edition) , Hauppauge NY 11788, BARRON’S, 2008, 95 p
-Crédit photos:
Redfish
Adrien Leroy
Emmanuel Autin
Reproduction totale ou partielle interdite sans autorisation © 2013 Piranhas-fr.net

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